Autoportrait Georges Harry Rouzier

Georges Harry Rouzier, Série « Être le mauvais reflet d'un soi rêvé », Haïti, Mai 2020. « Être un ouvrier ».

Être un ouvrier

Mon nom est Gary, je suis un agent de sécurité. J’ai suivi des formations dans des domaines que j’ai jadis stigmatisées telles que le carrelage, la construction de bâtiment. Mais ce sont des formations que je n’ai pas pû boucler à cause de problèmes financiers. A la fin de l’année 2019, malgré les tonnes de sacrifices que j’ai pu faire pour arriver à avoir un autre statut social, ça n’a rien donné à cause des manifestations quotidiennes et surtout très violentes. Tout ça à créée chez moi un blocage tant psychologique que physique, de la frustration aussi. Ce qui m’a le plus frustré ce sont les conditions de travail qui sont devenues difficiles, des fois tu ne peux pas t’y rendre malgré les sacrifices déployés et par-dessus tout il y a certains patrons qui en profitent pour bafouer les droits des ouvriers. Ma mère et moi, on a passé presque 10 ans à dormir sous une bâche, sans sécurité. Avec ce boulot, j’ai commencé à rebâtir la maison et maintenant on fait face à des ennemis tant visibles qu’invisibles...
Mon rêve était d’être un médecin, malheureusement je ne l’ai pas réalisé. Ce n’est pas du tout facile pour un jeune de vraiment savoir ce qu’il va devenir dans 1 an, 2 ans, 5 ou 10 ans, ce n’est pas du tout facile.

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